ENTRETIEN. "Le changement climatique est le premier défi" pour Christian Laprébende, maire d’Auch

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    Christian Laprébende, maire d’Auch. DDM - ARCHIVES NEDIR DEBBICHE
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Propos recueillis par Marc Centene

l'essentiel Défi climatique, urbanisme et commerces, développement économique… Dans le cadre de la série "Ma commune dans 10 ans", le maire d’Auch a répondu à nos questions.

Quelle est votre vision pour Auch dans 10 ans ?

Le changement climatique sera le premier défi face auquel nous devrons réagir ou avoir réagi. Il faudra accentuer toutes les décisions. Cela concerne notamment les îlots de fraîcheur, que la Ville avait anticipés depuis très longtemps avec l’aménagement de jardins publics comme Ortholan, Cuzin, et ceux à venir : Pasteur et Michelet. Au-delà de l’îlot de fraîcheur, je crois que l’aménagement du Quartier Espagne est exemplaire de ce qu’il faudra faire dans les projets à venir, qu’il s’agisse de privé ou de public.

Quelles conséquences pour l’urbanisme ?

Auch et le Grand Auch révisent leur PLU et PLUI. C’est penser le territoire autrement, avec l’obligation de réduire la consommation foncière de 50 % d’ici 2030, et à 0 % artificialisation nette en 2050, avec la loi ZAN. Cela signifie repenser la manière d’habiter, de se déplacer, le développement économique avec des aménagements comme celui de Naréoux en termes d’insertion et de changement climatique. C’est un autre enjeu. Repenser la manière d’habiter, c’est peut-être diviser les parcelles, pour une autre construction, ou surélevant les bâtiments en cœur de ville, mais il faudra trouver des solutions dans les 10 ans qui viennent. Cela nous sera imposé.

Comment envisagez-vous le développement économique de la ville ?

Notre territoire a des atouts pour se développer. L’aéroport et ses installations, par exemple. Toulouse est saturé. Pas pour des vols, mais pour travailler cet espace pour développer de futures générations d’avions propres. Il faut aussi des projets structurants, comme le contournement d’Auch. L’Etat n’y a jamais cru, et a conclu que le flux de circulation qui traverse Auch était essentiellement local. Mais pour moi, il faudra avoir bien avancé dans les 10 ans. Le train, et en particulier les possibilités de développement du TER en discussion actuellement, doit être suivi, tout comme la liaison vers Agen, avec un point d’interrogation… Autre projet, celui du centre hospitalier, qui vient d’être validé par la direction régionale de l’ARS. Cela débloque des crédits pour des études et le choix d’un programmiste. J’aimerais aussi que l’entrée Est d’Auch soit aménagée.

Quelles sont vos inquiétudes ?

J’ai beaucoup d’idées mais il faut des financements. Jusqu’où l’Etat va-t-il aider les collectivités ? Le budget de la commune est fait avec l’accompagnement de l’Etat et les impôts locaux. Depuis 2008, nous sommes sur le même taux. Et pendant ces 10 ans, il faudra aussi lutter contre les dérives de la société : l’isolement, l’individualisme. Comment continuer à bien vivre ensemble ? Le commerce fait partie de cet ensemble. Ramener des habitants en cœur de ville, dans un autre habitat, d’autres manières de consommer… On observe de bons résultats : la vacance des commerces du cœur de ville est passée de 20 % en 2020 à 12 % en 2024, et à 14 % pour l’ensemble d’Auch. Il faut rester vigilant, mais le commerce reste un enjeu, qui devrait profiter de l’installation de population en centre-ville. C’est notre objectif.

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