"Incompréhension" : la réintégration d’un étudiant condamné pour agressions sexuelles dans une fac de médecine fait polémique

  • Nicolas W. est en stage au sein du service oncologie du CHU de Limoges
    Nicolas W. est en stage au sein du service oncologie du CHU de Limoges Capture d'écran Google Streetview
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l'essentiel Nicolas W., un étudiant de 26 ans, a fait l’objet de plusieurs condamnations pour agressions sexuelles entre 2013 et 2020. L’intéressé, en stage au sein du service oncologie du CHU de Limoges, avait été écarté de l’établissement hospitalier, avant d’être réintégré.

"Aujourd’hui ton violeur, demain ton docteur". Aux abords de la faculté de médecine de Limoges (Haute-Vienne), des affiches ont été placardées sur les murs. Toutes critiquent ouvertement la réintégration récente de Nicolas W. au sein de l’établissement universitaire. Comme l’expliquent nos confrères de BFMTV, cet étudiant en médecine de 26 ans a fait l’objet de multiples condamnations pour agressions sexuelles entre 2013 et 2020 et a écopé de cinq années de prison avec sursis. Des faits qui avaient été reconnus par le principal intéressé, expliquant une perte de contrôle lors de soirées étudiantes arrosées.

De son côté, le parquet a fait appel de cette condamnation, souhaitant une peine de prison ferme. Le Centre hospitalier universitaire de Limoges a pour sa part voulu suspendre le stage du principal intéressé, au sein des services d’oncologie. Mais sur cette question, Nicolas W. a saisi le tribunal administratif qui lui a donné raison. Sa réintégration a été actée le 15 avril dernier. Une décision critiquée par de nombreux étudiants : "Ce genre de condamnation n’est pas compatible avec la profession de médecin. Nous sommes des professionnels qui peuvent demander à des patients de se déshabiller et leur dire, je vais vous palper les seins. On ne peut pas questionner la moralité des gens qui exercent ce métier", évoque le collectif "Emma Auclert".

Des actions à venir ?

L’Université de Limoges a été invitée à se saisir du dossier. Auprès de nos confrères du Populaire du Centre, la présidente, Isabelle Klock-Fontanille, affirme être "prête à agir", mais explique par ailleurs attendre le jugement du tribunal correctionnel de Tours pour saisir une commission disciplinaire : "Je comprends la colère des étudiants, évidemment, mais si nous prenons des mesures maintenant, ce serait contre-productif et on serait retoqué".

De leur côté, les députés LFI Manon Meunier et Damien Maudet sont eux aussi montés au front. Ce dernier, a fait part de son "incompréhension" sur les réseaux sociaux : "Dans les prochains jours, nous solliciterons l’Université afin de savoir pourquoi aucun conseil de discipline n’est programmé, a commenté l’élu. Ainsi que l’Ordre des Médecins, pour comprendre comment cette situation peut se produire"