Centrale de Golfech : surchauffe temporaire du circuit d’eau principal du réacteur n.1, l’incident signalé à l’Autorité de sûreté nucléaire

  • Le problème de surchauffe sur le circuit primaire principal du réacteur n.1 était dû à des cartes électroniques défaillantes. Le problème de surchauffe sur le circuit primaire principal du réacteur n.1 était dû à des cartes électroniques défaillantes.
    Le problème de surchauffe sur le circuit primaire principal du réacteur n.1 était dû à des cartes électroniques défaillantes. Photo illustration EDF - © EDF
Publié le , mis à jour

l'essentiel L’Autorité de sûreté nucléaire a communiqué, ce 29 avril, sur un double incident survenu les 17 et 22 avril à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne). Le dysfonctionnement de cartes électroniques a entraîné un dépassement très temporaire de la température de l’eau dans le circuit primaire du réacteur n.1. "Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement", précise l’ASN qui a l’a toutefois classé 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques (INES), graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité.

Le dysfonctionnement de cartes électroniques est à l’origine d’une surchauffe temporaire sur le circuit primaire principal du réacteur n.1 de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), a-t-on appris auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire dans un communiqué publié ce lundi 29 avril 2024. Constatée à deux reprises en l’espace de quelques jours, cette anomalie, rapidement résolue par EDF, a conduit l’exploitant à effectuer une déclaration auprès de l’ASN, le gendarme des installations nucléaires.

"Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sécurité du personnel, sur les installations et sur l’environnement. Cependant, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, il a été déclaré par la direction de la centrale nucléaire de Golfech le vendredi 19 avril 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7. Cette déclaration a été complétée le 24 avril, en raison du dépassement temporaire de température du circuit primaire observé le 22 avril", fait savoir EDF.

Précisément, que s’est-il passé sur l’unité de production n.1 de la centrale de Golfech ? "Le 17 avril 2024, le réacteur était en production et en pilotage automatique. À 5 h 02, une alarme indiquant une puissance du réacteur élevée est apparue. Cette alarme résulte d’un dysfonctionnement matériel ayant faussé la transmission des valeurs de température entre deux cartes électroniques de l’automatisme de régulation. Ce dernier a alors provoqué une augmentation de la température moyenne du circuit primaire principal (1) et de la puissance du réacteur."

EDF a constaté que pendant presque une heure (précisément 59 minutes et 58 secondes), la température moyenne du circuit primaire principal avait atteint les 309 °C, soit 1,7 °C au-dessus de la limite autorisée par les règles générales d’exploitation (RGE) qui est de 307,3 °C. "Une intervention technique a ensuite permis de retrouver le bon fonctionnement du dispositif de régulation de la température du circuit primaire", indique l’exploitant.

Mais cinq jours plus tard, le 22 avril, l’alarme indiquant une puissance élevée du réacteur n1 a de nouveau retenti à 5 h 02 précises. "À 5 h 05, l’exploitant a repris en pilotage manuel le groupe R pour diminuer la température moyenne du circuit primaire principal. Cette situation a généré une sortie du domaine de fonctionnement autorisé d’environ vingt secondes avec une température maximale atteinte de 307,4 °C", indique l’Autorité de sûreté nucléaire. "Le même jour vers 19 h, l’exploitant a remplacé les deux cartes électroniques de l’automatisme de régulation entre lesquelles le défaut de transmission des valeurs de température était apparu, ce qui a permis de retrouver un fonctionnement normal de cet automatisme."

Dans le jargon administratif, le fait que le réacteur n.1 de la centrale de Golfech soit "sorti du domaine de fonctionnement autorisé", même très temporairement (moins d’une heure le 17 avril et 20 secondes le 22 avril) a conduit le gendarme du nucléaire à inscrire l’incident sur l’échelle des événements significatifs de sûreté (ESS). Un événement classé au niveau 1 (anomalie) sur l’échelle de l’INES graduée de 0 à 7.

De son côté, la commission locale d’information (CLI) de la centrale de Golfech, tout à fait dans son rôle, a demandé "des informations complémentaires" à l’exploitant.

(1) Le circuit primaire principal est un circuit fermé, contenant de l’eau sous pression. Les limites de température de ce circuit, imposées par les spécifications techniques d’exploitation, garantissent une marge qui permet de se prémunir contre tout risque d’ébullition de l’eau.
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Les commentaires (8)
castor82 Il y a 13 jours Le 02/05/2024 à 07:47

Très temporairement ? Pour faire passer la pillule au lecteur en lui faisant croire que ce n'est pas grave. La surchauffe du circuit primaire est quelque chose de grave et inquiétant qui peut mener rapidement a la catastrophe.

IamRGL4 Il y a 13 jours Le 02/05/2024 à 09:31

Vous avez l'air de très bien vous y connaître dans ce domaine, pourriez-vous m'expliquer ce qu'est le groupe R s'il vous plaît ?

ecdmic Il y a 13 jours Le 02/05/2024 à 13:03

@IamLGR4
La température moyenne est la moyenne de la température d'entrée et de sortie et d'environ 300 degrés C. Sachant que pour ce type de réacteur à PER, le coeur fonctionne aux alentours de 600 degrés C et que la température de sortie est de l'ordre 380 degrés C.
La pression de l'eau est maintenue à 150 Bars pour qu'elle reste liquide pour garder ses capacités de refroidissement et qu'elle ne passe pas en vapeur (eau bouillante).
Donc quand la température moyenne augmente même faiblement, il y a une surchauffe du réacteur et c'est un événement suffisamment grave pour être signalé.
Ce qui est anormal, c'est le délai de réaction depuis le 17/04.
La leçon de Tchernobyl en 1986 n'a pas suffit.

................ Il y a 13 jours Le 02/05/2024 à 02:29

Elle est trop vielle

le chat Il y a 13 jours Le 01/05/2024 à 23:06

si ce n'est que ça...