Quel avenir pour Luzenac, privé de Ligue 2 ?

  • Ce soir, les joueurs du LAP seront peut-être au chômage.
    Ce soir, les joueurs du LAP seront peut-être au chômage. Photo DDM. Nathalie Saint-Affre.
Publié le , mis à jour
Lionel Lasserre

Son référé devant le tribunal administratif rejeté, le Luzenac Ariège Pyrénées ne jouera pas en Ligue 2 puisqu'il a décidé de ne pas saisir le Conseil d'État. Sa survie se jouera aujourd'hui.

La sentence est tombée un peu après midi, hier. Saisi en référé, le tribunal administratif de Toulouse a décidé de rejeter la demande du Luzenac Ariège Pyrénées. Selon un communiqué, le juge des référés a considéré «qu'en l'état de l'instruction et en l'absence notamment de démonstration de la jouissance effective par le club de Luzenac (…) d'installations sportives susceptibles d'accueillir toutes les compétitions prévues, aucun des moyens soulevés par la SASP Luzenac Ariège Pyrénées ne paraît de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée.» Des arguments identiques à ceux développés par la Ligue de football professionnel. Pas de stade, pas de statut professionnel, pas de Ligue 2. Frédéric Carol, un des avocats du LAP, s'avouait abasourdi. «Nous sommes dubitatifs par rapport aux pièces du dossier. La juge ne répond à aucune autre question que nous avons soulevé. Elle se fonde uniquement sur la question de stade.» Alors que les avocats du LAP étudiaient la possibilité de saisir le Conseil d'État, le président Jérôme Ducros a annoncé, tard hier soir, qu'il ne le souhaitait plus. «À quoi ça servirait maintenant ?» Un président au bout nerveusement. «C'est un mauvais film qui se poursuit. Un véritable écœurement.» Et l'homme fort du LAP de s'en prendre à la LFP. «Qu'elle arrête son acharnement. S'il y a eu du retard, c'est uniquement de sa faute.» Ce matin, c'est clairement l'avenir d'un club, une trentaine d'emplois (joueurs, staff, administratifs) qui sont en jeu. «» On est en train de faire du social à la place des autres» poursuit Jérôme Ducros. Les joueurs n'attendront pas au-delà d'aujourd'hui. Le président le sait. «On attend notre entrevue avec le secrétaire d'État aux sports, Thierry Braillard. Il doit nous donner des réponses à nos questions. En fonction de ça, on fera une déclaration officielle pour déterminer le sort du club.» La disparition du LAP (du moins son secteur professionnel) est clairement en jeu. Depuis hier et le rejet du référé par le tribunal administratif, les dirigeants ariégeois se posent la question : est-il possible de jouer en National ? «Oui, mais avec quel argent ? Avec quoi on repart ?» Le président Ducros en appelle à une solidarité régionale. Même nationale. Hier, dans un communiqué, Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, a tenu à apporter son soutien au LAP : «Si la déception est immense — et je la partage — l'aventure du LAP ne doit pas s'arrêter là. J'espère que ses dirigeants pourront maintenir le club au niveau auquel il est parvenu et qu'à la fin de la saison prochaine la même possibilité lui sera affectée.

La Ligue – dont je continue à penser la décision très injuste – ne pourra pas deux fois en effet opposer le même veto, sauf à confirmer ce que certains pensent de son refus à accepter des clubs de petites villes au plus haut niveau ce qui serait extrêmement grave». Le sénateur de l'Ariège et président du Sénat Jean-Pierre Bel était encore plus cinglant et jugeait «plus que triste» le jugement qui ne permet pas au Luzenac Ariège Pyrénées d'accéder à la Ligue 2 de football. «L'image du football et du sport français est catastrophique.»

Selon nos informations, la FFF (qui gère le National ; la LFP gère le monde pro soit la Ligue 1 et 2) ne posera pas beaucoup d'obstacles au LAP pour l'engager en National à condition que le club puisse présenter un budget qui tient la route. L'an dernier, le LAP avait fini la saison avec un budget qui atteignait un peu plus de 2 millions d'euros. Le National n'offre aucunes ressources (il n'y a pas de droits télé).

Au bout d'une incroyable bataille juridique, l'avenir du LAP est plus que jamais incertain.


Le secrétaire d'État va rencontrer les joueurs

À l'occasion de son déplacement aujourd'hui à Toulouse, le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, rencontrera les joueurs du Luzenac Ariège Pyrénées à 14 heures au Creps de Toulouse. Le tout en présence du président du LAP, Jérôme Ducros et de Fabien Barthez, directeur général.

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Les commentaires (25)
toul18 Il y a 9 années Le 05/09/2014 à 17:25

Quel dégoût !
Aux Ariégeois d'avoir un stade aux normes professionnelle,pourquoi pas un tel équipement a Foix avec des subventions des collectivités locales. . ?
Un stade ou pourrait être organisé des matchs de foot ou de rugby avec des équipes comme le TFC ou le stade Toulousain pour des matchs de "gala".
Des concerts en été,des spectacles. . . .
Avec un tel équipement l'Ariège pourrait avoir une équipe de foot ou de rugby pro. .

gardedechasse Il y a 9 années Le 05/09/2014 à 16:42

Je suis pas foot .....mais quelle honte ......LAMENTABLE ET POURRI.....

doublegee Il y a 9 années Le 05/09/2014 à 15:40

sweetamanite 1 ; si tu montes en ligue 2 tu as des droits tv ( de l('ordre de 2 millions d'euros qd meme ) et rien (ou presque ) si tu restes en national d'où des budgets tout a fait différents ... meme et surtout si vs n'avez pas tout compris sur l'"affaire" Luzenac lisez l'equipe d'aujourd'hui et surtout le remarquable billet de vincent duluc et sa conclusion ...ON EST TOUJOURS LE PAUVRE DE QUELQU'UN....