Pibouleu, dernière danse

  • Un départ qui n’est tout de même pas synonyme de retraite pour le tacticien Christophe Pibouleu.
    Un départ qui n’est tout de même pas synonyme de retraite pour le tacticien Christophe Pibouleu. Philippe Leblanc
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Nicolas Boulay

l'essentiel Fédérale 1. Battus à Mauléon ce week-end (19-3), les Gruissanais ne sont pas parvenus à conserver leur courte avance acquise à l’aller (20-16). La saison de l’Aviron est donc terminée, son désormais ex-entraîneur Christophe Pibouleu revient sur son parcours.

Neuf années, neuf saisons. Une éternité dans une carrière sportive pour celui qui coachait son dernier match sur le banc de l’Aviron gruissanais. Au terme d’une élimination en huitièmes de finale du championnat de France de Fédérale 1, Christophe Pibouleu confiait son émotion après son parcours. "Évidemment que c’est un moment très particulier pour moi. Neuf saisons au sein du même club, ça restera toujours dans ma mémoire".

À Mauléon, pour son dernier match en tant que coach, Pibouleu reconnaissait, beau joueur : "Ils ont été meilleurs que nous. Le score est logique. Nous n’avons peut-être pas mis autant d’intensité que lors de notre match à Mateille. Ils ont bien occupé le terrain, ils ont dicté le rythme. Ils étaient survoltés devant 3 000 supporters basques. Nous avons eu des opportunités sans avoir pu concrétiser au tableau d’affichage. Malgré 20 très bonnes minutes de notre part en seconde période, Mauléon mérite sa qualification".

C’est donc sur cette ultime rencontre que s’achève l’histoire entre Pibouleu et Gruissan. Des années de bons et loyaux services, même si son parcours n’aura pas non plus été un long fleuve tranquille. "Dans une longue relation, il y a toujours quelques remous, c’est quelque chose de totalement normal. J’ai rencontré des gens formidables, je ne conserverai que le positif. Aujourd’hui, j’avoue avoir surtout besoin de prendre du recul et du temps pour moi."

Professeur d’éducation physique et sportive au lycée Louise-Michel à Narbonne, Pibouleu s’occupe également d’accompagner les équipes de rugby de l’établissement pour les championnats de France UNSS. Un fil conducteur tout au long de sa vie, avec la formation et la transmission au cœur de ses valeurs et de son parcours. Avec notamment de brillants succès, comme les deux titres de champions de France glanés en quatre ans avec les Espoirs du Racing Club Narbonnais, en 2012 et 2015. Avant d’enchaîner avec l’Aviron Gruissanais, où il ajoutera plusieurs lignes à son palmarès, dont un titre de champion de France de Fédérale 3 en 2018, une montée en Fédérale 2, ainsi qu’une accession en Fédérale 1 quelques saisons plus tard.

L’année 2022 marquera tout de même une cassure au sein de son aventure gruissanaise. Soumis à l’éclatement brutal du trio qu’il formait avec Thomas Clavières et le regretté Cédric Rosalen, ce dernier tragiquement disparu en début d’année, Christophe Pibouleu aura vécu deux dernières saisons au parfum différent de ce qu’il avait connu jusqu’ici. Le duo qu’il composait depuis avec Jean-Baptiste Cuq aura tout de même permis à Gruissan d’accéder aux barrages puis aux phases finales deux années consécutives. Ainsi, il le disait lui-même : "Mon départ est un non-événement. Ce qui compte c’est le club, et c’était le bon moment pour moi de m’en aller. C’est simplement la fin d’un cycle, ça aurait pu être la saison précédente ou il y a deux ans, c’est celle-là. Je n’ai aucune rancœur envers qui que ce soit. Encore une fois, neuf années, c’est particulièrement usant à ce niveau".

Un départ qui n’est tout de même pas synonyme de retraite pour le tacticien : "Non, je reste passionné par le rugby et je pense repartir à un moment donné. Mais ce n’est pas ma priorité aujourd’hui". En parallèle à Gruissan, le président Jean-Pierre Grand avait annoncé le nom de son successeur, Laurent Pous assurera donc la relève aux côtés de Jean-Baptiste Cuq, qui lui continue l’aventure.

Et quand on demandait à Christophe Pibouleu son meilleur souvenir avec l’Aviron, le sage restait fidèle à ses principes : "Je suis surtout heureux d’avoir pu permettre à des joueurs qu’on a connu en Jeunes ou en Honneur de se hisser jusqu’en Fédérale 1. Quand je vois le chemin parcouru jusqu’ici, offrir aux autres des opportunités de briller reste quelque chose de fondamental dans le rugby. Avoir su constituer des groupes pour performer, même si évidemment je n’étais pas seul, avec des jeunes du cru et suivre leur évolution, c’est aussi notre rôle et une source de satisfaction."

Et en attendant de savoir où rebondira celui passé notamment par Tuchan et Narbonne, l’homme lui pourra s’offrir un repos bien mérité.

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