EDITORIAL. JO de Paris 2024 : flamme je vous aime

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    Patrick Louis DDM
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Patrick Louis

Allons enfants de la patrie, le jour de flamme est arrivé ! N’ayez crainte, aucun féroce soldat ne devrait mugir dans nos campagnes. Comme nos villes, elles se contenteront cette fois de la douce mélodie d’un petit bonheur qui monte et de quelques coups de klaxons, contents ou pas, qui accompagnent le parcours de cette nouvelle Marseillaise allumée officiellement sur le Vieux-Port.

À la lumière de ce qui a suivi, nous aurions préféré une origine moins « lourde », une naissance dans un décor différent, mais on ne peut contester la réalité. La flamme (apparue en 1928) et son relais tels que nous les connaissons aujourd’hui a débuté non pas à Olympie dans les temps anciens, ni même à Athènes en 1896 lors des premiers Jeux de l’ère moderne, mais quarante plus tard, à Berlin lors des tristement célèbres JO du troisième Reich. Dans ses très grands moments, l’histoire sait parfois se révolter et s’échapper des situations les plus embarrassantes. Par la grâce élégante et indomptable d’un petit-fils d’esclave venu d’Alabama, ce sommet mondial, boycotté, déjà, n’a pas été seulement celui du régime nazi. Et tant pis si les historiens sont toujours partagés sur une hypothétique poignée de mains entre Adolf Hitler et Jesse Owens, quadruple médaillé d’or et héros de cet été-là…

Comme l’importance de participer, la fameuse phrase attribuée à Coubertin qui citait l’archevêque de Pennsylvanie lors d’un discours à Londres, l’essentiel est de vivre aujourd’hui ce formidable et rare Tour de France intergénérationnel, pas seulement réservé aux coureurs cyclistes. La cité phocéenne à l’arrivée du Belem s’est qualifiée avec éclat pour le titre de ville la plus brûlante du parcours, mais depuis, partout, des routes de Corse aux pavés du Nord, du Finistère au merveilleux (on ne le dira jamais assez) viaduc de Millau, c’est l’esprit des Jeux qui brûle sur des milliers de kilomètres de passion et d’émotion.

En courant, en marchant, en roulant même, le feu sacré qui va nous mener dans quelques jours à cette incroyable cérémonie d’ouverture sur la Seine va se propager dans un pacifique incendie jusqu’à atteindre et même éteindre les opposants (en tout cas bon nombre, pour les cas extrêmes, c’est peine perdue !) à cette fête de toutes les couleurs, sans tabous ni frontières.

Il y a aura autant de femmes que d’hommes pour se relayer jusqu’à Paris, l’occasion d’un clin d’œil au regretté Jean-Loup Dabadie l’auteur de la chanson de Julien Clerc rebaptisée « Flamme je vous aime… » Supporter de rugby (surtout du FC Grenoble), l’académicien aurait évidemment été inspiré par l’entrée en scène, demain, d’Antoine Dupont, plus olympique que jamais. Lui, cet été, sera aussi sur le terrain, le vrai, pour une médaille.

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Les commentaires (1)
Fafnir Il y a 16 jours Le 16/05/2024 à 08:54

Cela me fait penser aux interludes A2 des années 1980.