Rodez. Didier Santini en pleine lumière

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  • Peu connu au moment de sa nomination sur le banc de Rodez, l’entraîneur a su séduire par les performances et le jeu de son équipe.
    Peu connu au moment de sa nomination sur le banc de Rodez, l’entraîneur a su séduire par les performances et le jeu de son équipe. Jean-Louis Bories
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guillaume verdu

l'essentiel Le Ruthénois figure parmi les cinq prétendants au titre de meilleur entraîneur du championnat, qui sera remis demain, lors de la cérémonie des Trophées UNFP. Cette nomination célèbre à la fois la saison surprenante du Raf, cinquième avant l’ultime journée, et le parcours étonnant de ce coach de 55 ans, qui a découvert le monde professionnel en cours de saison dernière.

Cela fait plaisir à ma mère !" Au moment d’évoquer sa présence parmi les cinq finalistes au titre de meilleur entraîneur de la saison de Ligue 2, Didier Santini s’est fendu d’une petite pirouette. Le coach de Rodez sera présent lors de la cérémonie des Trophées UNFP, demain soir à Paris, qui distinguent les meilleurs acteurs des divisions professionnelles, sur vote de leurs pairs. Repartira-t-il avec la récompense ? Difficile de le croire, car l’entraîneur du Raf ne fait pas figure de favori, notamment en comparaison du parcours du Haut-Garonnais Christophe Pélissier, champion avec Auxerre. De plus, les votes ont été clos il y a plus d’un mois, à une période où les sang et or occupaient un moins bon classement que leur cinquième place actuelle.

Quoi qu’il en soit, sa présence parmi les cinq meilleurs entraîneurs apparaît déjà comme une récompense, celle de la saison surprenante de son équipe, bien placée pour se qualifier en play-offs après son nul à Saint-Etienne (1-1) vendredi. Mais aussi celle d’un parcours individuel atypique, puisqu’à 55 ans, il obtient des résultats inattendus pour sa première expérience au niveau professionnel. Avant d’arriver en Aveyron en cours de saison dernière, pour prendre la suite de Laurent Peyrelade, Didier Santini n’avait pas entraîné plus haut qu’en National, une division dans laquelle il a fréquenté les bancs de Dunkerque, Béziers et Saint-Brieuc. Et il a été avant cela en responsabilités à Calvi et Borgo, dans des championnats inférieurs.

Ce choix par le club ruthénois d’un entraîneur inexpérimenté chez les professionnels n’avait pas manqué d’étonner. Mais il s’est avéré payant. L’ancien défenseur de Bastia a fait évoluer son équipe, en proposant un jeu plus audacieux et spectaculaire que celui qui était pratiqué précédemment. Il a surtout obtenu des résultats marquants, avec pour commencer un parcours jusqu’en quarts de finale de Coupe de France et un maintien obtenu l’an dernier. Un cap a été franchi lors de la saison actuelle, puisque le Raf est en mesure de jouer le top 5 avant la dernière journée, une première pour le club dans une Ligue 2 à poule unique.

"C’est grâce au président que tout est arrivé"

"Je remercie le président, c’est grâce à lui que tout cela est arrivé, salue l’intéressé, au moment d’évoquer son parcours. Il a fait le choix de me prendre alors que je n’avais pas d’expérience de ce niveau." Ce qui n’avait, pour lui, rien de rédhibitoire. "Je pense que c’est plus dur d’entraîner en R1 qu’en L2, assure-t-il. Quand tu as un staff autour de toi, un président fantastique, tout devient facile."

Un avis partagé par l’Aveyronnais Frédéric Hantz, qui a débuté sa carrière d’entraîneur à Rodez en 1998, alors en CFA. "Parmi tous ses atouts, il a le fait d’avoir longtemps évolué chez les amateurs, estime l’ancien coach du Mans. Cela aide à trouver dans les moments difficiles des ressources que ceux qui ont toujours été chez les pros n’ont pas."

Grâce à son bon parcours en sang et or, Didier Santini a acquis une renommée nouvelle, soulignée par sa place dans le top 5 des entraîneurs de Ligue 2, où figurent aussi Pélissier, Alexandre Dujeux (Angers), Olivier Dall’Oglio (Saint-Etienne) et Olivier Frapolli (Laval). Mais lui ne veut pas parler de revanche, au regard de sa carrière. "C’est vraiment à mon président qu’il faut dire bravo, car il y a eu le courage de prendre un mec inconnu", insiste-t-il. Avant de citer d’autres exemples : "Lyon a pris Pierre Sage, qui était inconnu, et on voit le boulot qu’il fait. Quand Julien Stéphan a pris Rennes la première fois, il venait du centre de formation et il a fait un très bon job. On a de très bons entraîneurs en France, mais des clubs vont chercher à l’étranger. En Ligue 1, certains feraient bien de regarder aussi nos jeunes entraîneurs, qui ne sont pas mal."

"Une récompense collective"

Le Corse d’adoption assure par ailleurs ne pas considérer cette nomination comme "une récompense individuelle". "Il s’agit d’une récompense collective, pour un président, tous les gens qui travaillent avec lui, mes joueurs et surtout mon staff et Emerick (Darbelet, son adjoint, NDLR)", liste-t-il.

Mais c’est bien son nom qui va être mis à l’honneur demain, celui d’un entraîneur qui a su faire progresser son équipe pour atteindre des hauteurs inattendues. De quoi faire plaisir à tout un public… et à une maman.

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