Au Racing la gloire !

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  • Une explosion de joie narbonnaise complète au terme des 100 minutes de cette demi-finale.
    Une explosion de joie narbonnaise complète au terme des 100 minutes de cette demi-finale. Philippe LEBLANC
Publié le
Bastien Rodrigues

l'essentiel Nationale – Demi-finale. Au terme d’un derby fou, d’une demi-finale interminable et d’un suspense infernal, et de 20 minutes de prolongations, le Racing Club Narbonnais élimine l’US Carcassonne (23-20). Les "orange et noir" verront la finale de Nationale et vont se battre pour une montée en Pro D2. Ce quatrième derby de l’Aude entre Narbonne et Carcassonne, les 9 072 spectateurs, présents au Parc des Sports et de l’Amitié, s’en souviendront longtemps.

Les frissons. Foutue soirée mémorable. Sans égal. Indescriptible. Vous pouvez utiliser les superlatifs que vous voulez pour décrire ce qu’il s’est passé au Parc des Sports et de l’Amitié ce samedi 11 mai. Parce qu’il fallait deux équipes au sommet de leur art pour vivre un moment pareil. Parce qu’un derby entre le Racing Club Narbonnais et l’US Carcassonne en demi-finale d’un championnat de France, ils se comptent sur les doigts d’une main. Parce qu’il y a eu une arrivée des joueurs magnifique, des deux équipes, devant des centaines de supporters déjà chauffés à blanc. Parce qu’en tribune, ils étaient 9 072 spectateurs à faire vibrer les travées du stade. Parce que cette demi-finale a été d’une intensité folle. Un combat rude, une tension infernale, une pression de tous les instants. Parce que les 46 acteurs ont décidé de poursuivre l’aventure durant plus de 80 minutes.

Un scénario irréel

Narbonnais et Carcassonnais ne voulaient décidément pas se quitter cette saison. Un quatrième derby de l’Aude, et il a fallu attendre les 20 minutes de prolongations pour connaître le vainqueur de cette demi-finale. Savoir qui rejoindrait Nice en finale de Nationale, vainqueur de Suresnes sans trembler (35-13). Mais, c’était une certitude, malheur au vaincu, bonheur au vainqueur. Tristesse immense pour l’USC, joie irréelle pour le Racing. Narbonne verra Chambéry, samedi prochain (18 h), son Chambéry Savoie Stadium et vivre un match pour le titre de champion de France. Et la montée en Pro D2. Comment expliquer à ces joueurs qui viennent de vivre un instant pareil, qu’il va falloir remettre le bleu de chauffe dès ce dimanche, pour disputer une finale.

Il faudra forcément du repos, beaucoup de repos. D’autant que le Racing a souffert. C’est Carcassonne qui tire en premier, dès l’entame, Sakiusa Bureitakiyaca transperce. Pichon plonge dans l’en-but. Le ton est donné. Mais la réponse est immédiate. Pierre-Hugo Ducom est à la conclusion d’un mouvement maîtrisée de bout en bout. Sous un soleil estival, le spectacle ne manque pas de rendre la fête plus belle. Et le chassé-croisé ne va se terminer qu’après le temps réglementaire. Dans un scénario que personne n’aurait pu prédire. Sur l’un de ses rares ballons d’attaque, le Racing s’en remet à Peter Betham pour prendre l’avantage. Sauf que Raphaël Carbou fonce à l’essai, son dixième de la saison (12-20 à la pause). C’est irrespirable. Et déjà la sensation est palpable que cette demie va durer toute la nuit. C’est peu de le dire.

La finale au bout du pied de Tom Chauvet

Échauffourée à la reprise, carton jaune de chaque côté, Clauzade et Sese filent au frigo. Juste pour faire grimper encore la tension. Narbonne impose une longue séquence. Touche, maul surpuissant, Carcassonne n’arrive pas à arrêter les assauts "orange et noir". Peter Betham, encore lui, aplatit en coin, sur un ballon en bout de ligne. Narbonne est revenu dans la course (17-20, 58e). Pour le suspense. La dramaturgie. Le Racing accélère, Raphaël Carbou se met à la faute, nouveau carton et Gilles Bosch met les deux équipes dos à dos (20-20, 65e). La demi-finale s’enflamme. L’ouvreur catalan de Narbonne a alors la pénalité de la finale au bout du pied. Si facile pour un buteur de cette trempe, 22 mètres quasiment face aux poteaux, que son loupé met un froid glacial dans tout le stade. Il n’en fallait pas moins pour encore ajouter de la saveur à cette soirée.

Les prolongations vont être interminables. Tom Chauvet réussit une pénalité en coin, pour donner l’avantage à Narbonne. Sans le savoir le numéro 10 du Racing, qualifie alors son équipe en finale du championnat de France. À 23 ans, son pied n’a pas tremblé et au coup de sifflet final, la liesse est totale. Une explosion à la hauteur de la tension vécue durant 100 minutes. Quand les Carcassonnais tombent en larmes et sortent du championnat, par la grande porte, celles des Narbonnais sont à la hauteur de l’événement. Les "orange et noir" ont une dernière marche à gravir pour soulever le bout de bois. Et revoir la Pro D2.

À Narbonne (Parc des Sports et de l’Amitié). 9 072 spectateurs.

Mi-temps : 12-20.

Temps réglementaire : 20-20.

Arbitre : M. Blasco-Baqué (Occitanie).

Pour le RCN : 3 essais P-H. Ducom (5), Betham (23, 58), 1 transformation Bosch (24), 2 pénalités Bosch (65), Chauvet (83).

Pour l’USC : 2 essais Pichon (2), Carbou (34), 2 transformations Michet (3, 35), 2 pénalités Michet (15, 31).

Cartons jaunes : au RCN, Clauzade (48) ; à l’USC, Sese (48), Carbou (64).

RCN : Auradou - Curtis, Nueno (Clavières, 54), Betham, P-H. Ducom - (o) Bosch (Chauvet, 75), (m) Nova (Valentine, 60) - Belzons, Malet (cap.) (Clauzade, 44), Abescat (Malet, 88) - Fifita (Visser, 60), Antonescu (Fifita, 67) - Hagan (Tikoipau, 50), Esteriola (David, 65), Castinel (B. Delacruz, 60-78) - (Hagan, 93).

USC : Gianet - Bureitakiyaca (Darrélatour, 72), Barka, Puletua, Egiziano - (o) Michet (Anon, 65), (m) Pichon (Landajo, 80) - Herjean, Adendorff (Dréno, 65), Sese (Petriashvili, 67) - Fontaine (Guyot, 55), Manchia (cap.) (Fontaine, 90) - Narmania (Fab. Lorenzon, 62), Carbou, Ursache (Arnold, 48).

Évolution du score : 0-7, 5-7, 5-10, 12-10, 12-13, 12-20 ; 17-20, 20-20. 23-20.

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