Des fêtes de Toulonjac arrosées

Cela n’empêchait pas les Villefranchois de partir à pied en faisant "une longue guirlande de gens empressés allant faire le pèlerinage annuel à la fête votive, des cœurs joyeux et des toilettes printanières que, ni l’ardeur du soleil, ni les nuages ne pouvaient arrêter".

Au village les guinguettes, les bals, les prés étaient envahis de monde, c’était une fête propice "à des communions intimes, des rapprochements prémédités, de doux abandons et de secrètes voluptés".

On y mangeait des fougasses, des poumpous et autres bonnes choses locales à profusion, sans pouvoir compter le nombre de bouteilles ouvertes, sachant que pour cette occasion ce n’était pas de l’eau.

Au début du XXème siècle la fête de Toulonjac atteignait un paroxysme de fréquentation, mais autant le départ était réjouissant, autant le retour était sombre et précipité.

Une fois encore dans l’après-midi la pluie s’invitait aux réjouissances en faisant dévaler sur la route "un flot humain qui prenait d’assaut les voitures, les abris, dans une atmosphère humide de mouchoirs, ombrelles tachées, jupes relevées et souliers boueux".

Alors inévitablement se posait toujours la même question : Pourquoi pleut-il tous les ans le jour de la fête de Toulonjac et pourquoi continue-t-on à y aller puisqu’on sait qu’il y pleuvra ?

C’était un mystère qui échappait à toute logique et a fortiori à la raison du commun des mortels.

En 1906 la jeunesse toulonjacoise désireuse de remercier les Villefranchois pour leur présence, décida d’organiser une nouvelle fête le 20 mai, une manière de remettre sa tournée.

Si chose exceptionnelle une fête se déroulait sans une goutte de pluie on en parlait tel un miracle face à la malédiction habituelle, pourtant la chanson ne dit pas "joli mois de mai" et le poète "mai joyeux, mai fleuri"?

Depuis quelques décennies la fête de Toulonjac ne coïncide plus avec le mois de mai, allez savoir pourquoi ?