Mort de Matisse 15 ans, poignardé à Châteauroux : première bagarre, gifles de la mère, vengeance… que s’est-il passé le soir du drame ?
Un adolescent de 15 ans a été mis en examen lundi 29 avril pour "meurtre" et écroué, deux jours après le meurtre à l’arme blanche du jeune Matisse à Châteauroux. Une bagarre entre les deux jeunes garçons qui se connaissaient, serait à l’origine de ce drame.
Un adolescent de 15 ans a été mis en examen lundi 29 avril pour "meurtre" et écroué. Sa mère, âgée de 37 ans, a quant à elle été mise en examen pour "violences volontaires" sur "personne vulnérable". Les informations communiquées par la procureure de la République à Bourges, Céline Visiedo, qui a repris le dossier, indique que cette dernière aurait "asséné des gifles à la victime", Matisse, 16 ans. Le mineur et sa mère sont tous deux de nationalité afghane et en situation régulière sur le sol français, selon la magistrate.
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Les deux adolescents se connaissaient
Matisse et le suspect "se connaissaient et s’étaient réciproquement insultés avant" la rixe mortelle survenue samedi vers 17 heures 30 près du quartier de Saint-Denis, à Châteauroux, paisible ville de quelque 43 000 habitants, selon la magistrate.
D’après le suspect, lors de cet affrontement, Matisse lui aurait donné un coup de poing, occasionnant "une incapacité totale de travail évaluée à trois jours", selon les propos du parquet repris par l’Écho républicain. "Pris par la colère", le suspect serait rentré chez lui pour prendre "une lame de couteau" et aurait asséné "plusieurs coups de couteau à la victime avant de s’enfuir", selon la même source. Une version corroborée par le frère du suspect, selon nos confrères du Parisien : "Mon frère n’a pas supporté d’avoir reçu des coups donnés par Matisse. Il a saigné du nez et cela l’a rendu fou".
La victime est décédée en raison de "plusieurs plaies perforantes", dont une ayant "atteint directement le cœur", a précisé la Procureure de la République. Cette dernière souligne que "La mère du mineur, qui suivait celui-ci, a asséné à son tour des gifles à la victime".
Le suspect, qui n’avait pas de condamnation à son casier judiciaire, venait cependant d’être mis en examen le 22 avril pour "vol avec violence en réunion" par le juge d’instruction de Châteauroux. Il était placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette procédure.
Une altercation sans caractère religieux
La rixe n’avait "rien à voir avec l’islamisme, il n’y a aucun caractère religieux", a assuré une source proche de l’enquête interrogée par l’AFP. Le fait que le mineur soit de nationalité afghane a néanmoins conduit plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite à dénoncer la "politique migratoire" du gouvernement.
Au micro de RTL, le père de Matisse, Christophe Marchais, a mis en garde : "Ne mélangeons pas tout. Faites attention à tous les bords de droite ou d’ailleurs qui s’approprient ce genre de chose." Le préfet de l’Indre, Thibault Lanxade, a appelé "chacun au calme et à la dignité", selon un communiqué de la préfecture, précisant que "les effectifs de la police de Châteauroux restent largement déployés […] pour assurer le calme."
Un drame dans un quartier résidentiel
Le quartier Saint-Denis est "un quartier résidentiel classique", qui n’est pas "classé en politique prioritaire", a souligné le maire Gil Avérous.
Lundi, des riverains et des proches ont déposé des roses blanches à l’angle de la rue où Matisse a été pris en charge par les secours, ainsi que devant le restaurant du père de la victime, a constaté un correspondant de l’AFP.
"Ça fait plaisir, ça nous montre que beaucoup de gens nous soutiennent et aimaient 'Matou', Matisse", souffle son père.
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