L’Iran a lancé une attaque massive de drones et de missiles contre Israël

  • Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réuni hier soir dans une pièce bunkérisée son état-major et ses plus proches collaborateurs sécuritaires. AFP
    Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a réuni hier soir dans une pièce bunkérisée son état-major et ses plus proches collaborateurs sécuritaires. AFP
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La Dépêche du midi

l'essentiel Tsahal a indiqué qu’une centaine de drones d’attaque lancés par l’Iran étaient en route vers Israël, visant spécifiquement des cibles militaires. Les spécialistes estiment qu’il leur faudra entre neuf et 11 heures pour atteindre le territoire.

L’Iran a lancé hier soir une centaine de drones et des missiles contre Israël, a indiqué un responsable militaire près de deux semaines après un raid contre le consulat iranien à Damas. Cette attaque, redoutée depuis plusieurs jours, fait craindre une explosion du conflit israélo-palestinien au Moyen-Orient.

Il s’agit de la première attaque directe jamais menée par la République islamique d’Iran contre le territoire d’Israël, son ennemi juré.

Dans le même temps, les alliés de l’Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant des roquettes sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.

L’armée israélienne a précisé que les drones iraniens prendraient "des heures" pour atteindre Israël.

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont annoncé avoir lancé aussi bien des drones que des missiles balistiques vers Israël, en réponse notamment à la frappe le 1er avril qui a détruit son consulat à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens. L’Iran a accusé Israël, mais ce dernier n’a ni confirmé ni démenti.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont l’armée est engagée dans une guerre à Gaza, a aussitôt après l’attaque iranienne réuni dans une pièce bunkérisée en un lieu tenu secret son état-major et ses proches collaborateurs, selon ses services.

Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis ont indiqué qu’ils se "tiendront aux côtés du peuple d’Israël", après avoir annoncé vendredi l’envoi de renforts dans la région. Et hier, Joe Biden était en en réunion de crise pour suivre les événements.

"Drones tueurs"

"L’Iran a lancé des drones depuis son territoire en direction d’Israël", a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23 heures (22 heures à Paris). "Nous surveillons de près les drones tueurs envoyés par l’Iran et en route vers Israël", a dit le contre-amiral Hagari. "Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires afin d’agir contre les lancements et de les intercepter." Selon la chaîne de télévision israélienne Channel N12, des avions de chasse américains et britanniques ont commencé dès hier soir à abattre des drones iraniens au-dessus de la région frontalière entre l’Irak et la Syrie.

Après l’attaque iranienne, Israël a fermé son espace aérien. Il avait déjà annoncé la fermeture des écoles dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, ainsi que la suspension "des activités d’enseignement, des voyages et des sorties" scolaires et périscolaires.

La Jordanie et le Liban, voisins d’Israël, ont aussi annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l’Irak, frontalier de l’Iran. Également voisine d’Israël, l’Egypte a annoncé la mise en état d’alerte maximal de ses défenses aériennes.

De son côté, l’armée syrienne a mis en état d’alerte ses systèmes de défense sol-air Pantsir, de fabrication russe, autour de la capitale Damas et de ses principales bases en cas de frappe israélienne, selon des sources militaires. Ces mêmes sources ont déclaré que la Syrie s’attendait à ce qu’Israël riposte contre les bases militaires et installations qui ont servi aux milices pro-iraniennes.

Paris et Londres ont condamné l’attaque iranienne.

Dans les minutes ayant suivi le début de l’opération, baptisée "promesse honnête", le compte X du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a republié un message affirmant : "le régime diabolique va être puni".

"L’affaire peut être considérée comme close"

Pourtant, la mission iranienne à l’ONU qui a justifié son attaque contre Israël "sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense", invoquant "l’agression" d’Israël contre l’ambassade iranienne à Damas, a laissé entendre qu’elle en resterait là.

"L’affaire peut être considérée comme close", conclut-elle dans un post sur X. "Cependant, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère", menace aussi la mission permanente de l’Iran à l’ONU de mandant aux États-Unis de "rester à l’écart".

Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d’être "lié" à Israël, avec 25 membres d’équipage à bord, dans les eaux du Golfe.

La République islamique d’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d’une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza.

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