Sa maison est squattée, elle va au tribunal avec un bidon d’essence : "On ne lui doit plus rien", affirment les locataires
Noëlle S., Ariégeoise de 69 ans, s’est postée avec un bidon d’essence et une chaîne devant le tribunal de Foix, le vendredi 29 mars dernier, pour "qu’enfin les autorités entendent [s] a détresse". Depuis plus d’un an, les locataires de sa maison située à Lesparrou, en Ariège, ne payent plus le loyer. Ces derniers répondent à ses accusations.
À peine la porte d’entrée passée, une forte odeur de moisi et de pétrole vous prend au nez. Depuis que Noëlle S. a décidé, illégalement, de couper l’électricité dans la maison, l’état de la bâtisse s’est nettement détérioré et les conditions de vie du couple qui vit à l’intérieur avec. "J’ai dû démissionner de mon travail à Pamiers car je préférais me servir du pétrole que j’achète pour nous chauffer plutôt que pour me déplacer", affirme le quadragénaire.
Depuis plusieurs mois, ils le reconnaissent volontiers, ils ne paient plus de loyer : "On a dépensé des fortunes en électricité depuis notre arrivée, justifient-ils. Elle nous faisait payer bien plus que ce qu’on dépensait et revenait nous demander de payer des factures déjà réglées. En tout, on a payé plus de 15 000 € d’électricité depuis notre arrivée !" C’est pour protester contre ce qu’ils estiment être une arnaque, qu’ils ont arrêté de régler, chaque mois, leur loyer.
Depuis décembre, l’air à l’intérieur de la maison est devenu difficilement respirable : "On a plus de chauffage et les experts qui sont venus nous l’ont dit : sans chauffage, les moisissures se répandent rapidement. Cet hiver, il a fait jusqu’à 10 degrés à l’intérieur, c’est très difficile à supporter, surtout pour notre garçon." Mais, malgré l’état d’insalubrité déclaré, ils ne sont pas décidés à partir : "On ne veut surtout pas qu’elle en profite pour loger d’autres personnes plus fragiles que nous qui n’oseront rien dire. On attend qu’elle fasse les travaux et une fois que tout sera aux normes, on cherchera ailleurs", affirment-ils.
En attendant, ils assurent "tout faire en accord avec la loi" : "Notre dossier de surendettement a été accepté. Aujourd’hui, on ne lui doit plus rien ou maximum un loyer impayé. On fait tout en respectant la loi et c’est ça qui la bloque !"
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