Guerre en Ukraine : le ministre allemand de la Défense estime à son tour que Vladimir Poutine pourrait s'en prendre prochainement à l'OTAN

C'est une constante ces derniers jours : plusieurs membres de la communauté internationale font part de leurs inquiétudes au sujet d'un potentiel débordement du conflit qui sépare la Russie de l'Ukraine. Un membre du gouvernement allemand a ainsi partagé ses craintes en ce qui concerne une escalade à l'échelle internationale : "Nous entendons des menaces de la part du Kremlin presque tous les jours, a estimé Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, dans un entretien publié dans les colonnes du média allemand Der Tagesspiegel vendredi 19 janvier dernier. Nous devons donc prendre en compte le fait que Vladimir Poutine pourrait même un jour attaquer un pays de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord, ndlr)". 

Le ministre allemand juge qu'une attaque russe reste peu probable "pour l'instant". Mais cette probabilité pourrait être amenée à grimper dans les années qui viennent : "Nos experts tablent sur une période de cinq à huit ans pendant laquelle cela pourrait être possible" a affirmé Boris Pistorius. La rhétorique russe n'a cessé d'être de plus en plus agressive depuis l'invasion des troupes en Ukraine.

"Nous ne sommes pas en paix"

De quoi passablement inquiéter plusieurs acteurs de la communauté internationale, à l'image des membres même de l'OTAN. Vendredi 19 janvier dernier toujours, l'amiral Rob Bauer, président du Comité militaire de l'organisation, a exhorté civils et autorités internationales à se préparer à un conflit d'ampleur internationale.

"Nous devons comprendre que nous ne sommes pas en paix. Et c'est pourquoi nous (les forces de l'OTAN, ndlr) avons des plans, a indiqué Rob Bauer, dans des propos qui ont été repris par nos confrères du Daily Mail. C'est pourquoi nous nous préparons à un conflit avec la Russie". Le président du Comité militaire s'attend quant à lui à ce que l'OTAN entre dans une guerre totale avec Moscou sous les 20 prochaines années.

"Mode économie de guerre"

Rob Bauer a déclaré qu'un grand nombre de civils pourraient, dans ce cas de figure, être mobilisés : "Nous avons besoin que les acteurs publics et privés changent de mentalité pour passer d'une époque où tout était planifiable, prévisible, contrôlable et axé sur l'efficacité à une époque où tout peut arriver à tout moment". Par ailleurs, les gouvernements devraient selon lui s'assurer que leurs nations sont "prêtes à la guerre". L'amiral a par ailleurs appelé à la mobilisation des industries militaires. Un discours qui va dans le sens des mots prononcés vendredi dernier par Emmanuel Macron.

À l'occasion de ses vœux prononcés à l'Armée, le chef de l'État a appelé les industriels de défense français à accélérer le passage au "mode économie de guerre" dans le but premier d'aider au mieux l'Ukraine. "La France a un rendez-vous avec son industrie de défense, une industrie en mode économie de guerre" avec "une capacité de production plus rapide et plus forte", a insisté le président de la République, qui doit se rendre en Ukraine au mois de février prochain.