La chercheuse franco iranienne Fariba Adelkhah est sortie de prison en Iran et de retour en France

"Elle est libre mais on ne sait rien de son statut", a annoncé à l'AFP un de ses proches sous couvert d'anonymat. Une annonce confirmée par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre, affirmant dans un communiqué que "la France se réjouit de la libération". 

Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Fariba Adelkhah a été arrêtée en 2019 puis condamnée en 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.

Cette libération intervient quelques jours après l'annonce par l'ayatollah Ali Khamenei d'une grâce en faveur d'un "nombre important" de condamnés. Sept femmes militantes et journalistes ont déjà été libérées de la prison d'Evin à Téhéran. Fariba Adelkhah bénéficiera à son tour de ces libérations, "un soulagement" pour ses proches. 

"C'est avec bonheur et soulagement que nous annonçons la libération de notre chère collègue Fariba Adelkhah, détenue arbitrairement en Iran depuis plus de 3 ans. Otage des autorités locales, elle était une prisonnière scientifique. Merci à tous ceux qui ont permis sa libération", a réagi sur Twitter l'établissement d'enseignement supérieur parisien Sciences Po.

"Depuis mardi, Fariba Adelkhah est enfin de retour en France. Elle a été accueillie à son arrivée à l'aéroport par Béatrice Hibou, présidente de son comité de soutien, et Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po", a indiqué un communiqué de l'école.

Six Français sont encore détenus dans des prisons iraniennes

Plusieurs dizaines d'Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme leviers de négociation. Des pays comme la France, dont sept ressortissants étaient jusqu'ici détenus en Iran, n'hésitent plus à accuser Téhéran d'en faire des "otages d'Etat".

Outre Fariba Adelkhah, Benjamin Brière a été arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés en mai alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran, plus récemment, c'est l'identité du Franco-irlandais Bernard Phelan, détenu dans une prison iranienne depuis octobre, qui a été rendue publique. Une liste à laquelle s'ajoutent deux autres ressortissants français dont l'identité n'est pas connue.