Guerre en Ukraine : la journaliste russe contre la guerre refuse l'asile proposé par Macron

Elle ne "veut pas quitter" son pays. La journaliste qui a interrompu le JT pro Kremlin afin de dénoncer l'offensive en Ukraine a refusé l'offre d'asile du président de la République Emmanuel Macron.

"Je ne veux pas quitter notre pays. Je suis patriote, mon fils l’est encore plus. Nous ne voulons en aucun cas partir, nous ne voulons aller nulle part" a-t-elle assuré dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, diffusé ce mercredi dans la soirée.

Mardi, le Président s'était dit prêt à offrir une "protection consulaire" à Marina Ovsiannikova, soit via un asile, soit à l'ambassade. Lundi, cette journaliste russe avait irruption sur la chaîne, la plus regardée de Russie, avec une pancarte critiquant l'offensive de Moscou et dénonçant la "propagande" des médias contrôlés par le Kremlin.

"Je voulais aussi montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre"

Rapidement, cette productrice a été arrêtée et condamnée dans la foulée à une amende. Elle a ensuite été laissée libre. En revanche, elle risque toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines d'emprisonnement, aux termes d'une nouvelle loi réprimant toutes "fausses informations" sur l'armée russe.

"C’est une guerre contre un peuple frère ! Aucune personne saine d’esprit ne peut l’accepter" a expliqué Marina Ovsiannikova. Pour elle, son coup d'éclat était "avant tout une action pacifiste : il est dans l’intérêt de la Russie et du monde de mettre fin le plus rapidement possible à cette guerre".

"Je voulais aussi montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre, ce que beaucoup de gens en Occident ne comprennent pas. La majorité des gens intelligents et éduqués ici s’opposent à cette guerre" a-t-elle ajouté, assurant n'avoir impliqué personne dans cette action, et s'y être préparée seule. "La plupart des gens qui travaillent pour la télévision nationale comprennent très bien ce qu’il se passe. Ils ne savent que trop bien qu’ils font quelque chose de mal. Ce ne sont pas des propagandistes convaincus, souvent tout sauf cela !".