Iran : le Français détenu depuis mai 2020 poursuivi pour "espionnage"

  • L’avocat Saïd Dehghan a publié cette photo sur Twitter, de Benjamin Brière, arrêté par les autorités iraniennes il y a dix mois. L’avocat Saïd Dehghan a publié cette photo sur Twitter, de Benjamin Brière, arrêté par les autorités iraniennes il y a dix mois.
    L’avocat Saïd Dehghan a publié cette photo sur Twitter, de Benjamin Brière, arrêté par les autorités iraniennes il y a dix mois. Photo Saïd Dehghan
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La Dépêche du midi

Le ressortissant français dont Paris a confirmé fin février la détention depuis mai 2020 en Iran s’appelle Benjamin Brière et il a comparu devant un juge pour des accusations d’ "espionnage", selon des informations publiées hier par un avocat iranien.

Me Saïd Dehghan, avocat de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, assignée à résidence à Téhéran, laisse entendre que la procédure judiciaire contre M. Brière en est au stade du procès, pour "espionnage" mais aussi "propagande contre le système" politique de la République islamique, et que celui-ci touche à sa fin.

Me Dehghan n’avait pas pu être joint hier soir pour confirmer qu’il s’occupe effectivement de la défense de M. Brière.

Le tweet de l’avocat est accompagné de la photo d’un jeune homme barbu sur fond de paysage de montagne aride typique de l’Iran, et une autre montrant ce qui semble être la même personne sautant à côté d’un camping-car arrêté sur un lac salé. "La plaidoirie en défense de Benjamin Brière pour les deux chefs d’accusation d’espionnage et de propagande contre le système a eu lieu", écrit Me Dehghan. En Iran, le premier est passible de la peine de mort, le second de trois mois à un an d’emprisonnement.

"Zones interdites"

"Accusation d’espionnage (pour) photographies de zones interdites par ce touriste français", ajoute l’avocat dans un style télégraphique. M. Brière est également accusé de "propagande" pour avoir "posé la question (sur les réseaux sociaux) de savoir pourquoi le voile islamique est "obligatoire" en République islamique (d’Iran) mais "facultatif" dans d’autres pays musulmans", écrit Me Dehghan. "Depuis son arrestation, nous suivons avec attention la situation de notre compatriote, qui bénéficie de la protection consulaire prévue par la Convention de Vienne du 24 avril 1963. À ce titre, des contacts réguliers sont maintenus avec lui par notre ambassade à Téhéran", a déclaré hier un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Paris, sans rien dire de l’état d’avancement de la procédure judiciaire visant M. Brière.