Réfugié politique à Montauban, Rouhollah Zam a été condamné à mort en Iran

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  • Le réfugié politique iranien R.  Zam, exilé depuis deux ans à Montauban, a été condamné à mort. Le réfugié politique iranien R.  Zam, exilé depuis deux ans à Montauban, a été condamné à mort.
    Le réfugié politique iranien R. Zam, exilé depuis deux ans à Montauban, a été condamné à mort.
Publié le , mis à jour
Max Lagarrigue

l'essentiel Tombé dans un guet-apens fomenté par les services de renseignement iraniens, l’opposant politique, Rouhollah Zam, 41 ans, qui est emprisonné depuis octobre dernier en Iran, a été condamné à mort lors d’un procès à huis clos. Sous protection rapprochée, ce journaliste était réfugié depuis deux ans à Montauban avec sa famille.

Après des mois sans nouvelles depuis son inquiétante disparition le 11 octobre dernier dans l’aéroport de Bagdad, Rouhallah Zam a été condamné à mort par les autorités iraniennes. Lors d’un procès à huis clos, les juges du régime des Gardiens de la révolution islamique ont condamné à mort celui qu’ils accusent notamment "d’espionnage au profit du renseignement français".

Directeur de la chaîne AmadNews sur la plateforme cryptée Telegram comptant 1,4 million d’abonnés, Rouhallah Zam était la figure de proue de la contestation au gouvernement iranien durant les manifestations ayant éclaté dans le pays en 2017-2018.

Il vivait avec sa famille sous protection à Montauban depuis deux ans

Exilé et réfugié en France, le journaliste vivait depuis deux ans avec sa famille à Montauban. Il bénéficiait à ce titre d’une protection policière rapprochée et permanente, assurée par les hommes du service de protection de la personne (SDLP). De la cité d’Ingres, sa fille Yiaz, seize ans, avait lancé un cri d’alarme sur les ondes de France Inter peu après son kidnapping. "Nous n’avons plus de ses nouvelles. On ne sait pas où il est, ce qu’il fait", témoignait-elle. Quelques jours auparavant son père avait pris un vol pour l’Irak pour y rencontrer, selon nos confrères du Figaro, l’ayatollah Ali Sistani, chef chiite irakien à Nadjaf. Un séjour qui lui avait été fortement déconseillé par les agents de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’exilé iranien ayant fait l’objet en France, et à de nombreuses reprises de menaces de mort par téléphone. Une voiture blindée avait même été jugée nécessaire pour ses déplacements. "On lui avait déconseillé et dit à plusieurs reprises que c’était dangereux de faire se voyage", confirmait la lycéenne alors que les autorités de Téhéran annonçait dans le même temps avoir "mené une grosse opération" pour kidnapper et transférer son père en Iran. Une opération qui n’a pu être menée, selon la BBC Persan, "sans le concours des services de renseignements irakien" qui auraient arrêté R. Zam dès son atterrissage à Bagdad après l’avoir détenu une journée et extradé vers l’Iran.

Le directeur de l’Iran human rights confirme que "R. Zam a été condamné à mort dans un procès factice, sans procédure régulière et sans accès à un avocat de la défense de son choix. En plus d’être inhumaine, la peine n’a aucune validité juridique et son seul but est de répandre la terreur au sein de la société." Si on ne sait, pour l’heure, quel impact cette condamnation a eu dans le pays, il est clair qu’elle porte un rude coup aux opposants exilés à l’étranger à l’instar de R. Zam. Ce dernier avait continué ses activités sur Telegram en bénéficiant de nombreuses sources iraniennes. R. Zam peut en théorie faire encore appel de cette condamnation à mort devant la Cour suprême.

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Les commentaires (2)
dandy 65 Il y a 3 années Le 12/07/2020 à 14:06

On lui déconseille de partir et il part. C'est bien triste pour ceux qui attendent son retour

florida Il y a 3 années Le 12/07/2020 à 11:13

il avait pris des risques en partant pour l' Irak et maintenant on risque bien de ne jamais le revoir ...........